Expérience avec les groupes de parole

Bonjour, j'écris ce témoignage pour vous parler de mon expérience avec le groupe de parole de l’association SAB 22 (l’association SAB est répartie un peu partout sur le territoire, dans chaque département) et de l’aide que ça m’a procuré dans parcours face à l'anorexie.

Je m'appelle A., j'ai 28 ans et je souffre d'anorexie depuis mes 13 ans. Je n'ai jamais été hospitalisée mais j'ai été prise en charge très rapidement au début de la maladie. Ainsi, en quelques mois, grâce aux soins, j'avais retrouvé un poids dit « de santé ». Mon entourage était ravi. Tout le monde me croyait guérie et moi aussi mais le sentiment de guérison fut de courte durée. En effet, j'ai très vite réalisé que j'avais toujours un rapport très compliqué avec la nourriture et un besoin de contrôle permanent. La petite voix de l'anorexie était toujours dans ma tête malgré un poids considéré comme « normal ». Les médecins s'étaient focalisés sur mon poids, sur le physique sans prendre en compte l'aspect psychologique. N'ayant plus aucun suivi médical, mon anorexie s'est tranquillement installée et est devenue chronique. J'ai voulu cacher à mon entourage que j'étais encore malade car j'avais honte. Pour « pouvoir » manger, j'ai compensé en développant une hyperactivité. J'avais l'impression de tout contrôler à la perfection et ce sentiment de contrôle me rassurait. Pendant des années, j'ai fait passer le sport avant les sorties entres amis, j'ai refusé de nombreuses invitations au restaurant, j'ai mangé par obligation et non par plaisir, j'ai fui les repas de famille …

Aujourd'hui je vais mieux. Je ne suis pas encore guérie mais je progresse. Chaque petite avancée est une victoire sur la maladie.

Dans mon parcours de guérison le groupe de parole m'aide beaucoup.

J'ai commencé à me rendre aux réunions en juin 2021. Je savais depuis un bout de temps que le groupe existait mais je n'osais pas me lancer. Lors de ma première réunion, j'étais la seule participante donc j'ai pu me confier à la présidente du groupe sans regards extérieurs. Ce fut très rassurant pour une première fois. Ce premier échange m'a soulagé et m'a procuré un sentiment de bien-être. Je me suis sentie comprise et soutenue. Parler à été comme une libération.

Depuis ce jour, je me rends aux réunions (presque) tous les mois. Les réunions sont souvent riches en émotions mais j'en retire que du positif. A chaque fois, je ressors encore plus déterminée. Le fait de se retrouver entre malade et / ou proche de malade permet de se sentir moins seul(e) et aide à avancer. Depuis un an, j'ai fait de belles rencontres dans ce groupe et je suis contente de retrouver les membres lors des réunions. Toutes les personnes présentes sont très bienveillantes et à l'écoute. Il n'y a aucun jugement, nous sommes là pour nous aider les uns des autres et pour nous donner des outils. La prise de parole n'est pas obligatoire pendant les réunions.

Pour ma part, parler m'aide à me libérer et exprimer ce que je ressens, cela contribue à ma guérison. Le groupe de parole ne remplace pas un psychologue ou psychiatre mais à mon sens il est complémentaire.

Si vous lisez cet article et que vous hésitez encore à vous rendre à un groupe de parole je n'ai qu'un seul mot : OSEZ !

Merci à la fondatrice du site de m'avoir proposé d'écrire ce témoignage.

 

Lien du site internet de l’association (nationale) dont il est question dans ce témoignage :

https://www.solidarite-anorexie.fr/

 

N’hésites pas à laisser un commentaire ci-dessous si quelque chose n’est pas clair, s’il y a besoin selon toi d’un ajout ou d’enlever quelque chose, de préciser un élément, …

N'hésites pas également à laisser un commentaire avec ton adresse mail si tu es intéressé par l'écriture d'un témoignage. Je te contacterai.

Date de dernière mise à jour : 13/02/2023

Ajouter un commentaire

Anti-spam