- Faire des réflexions, des commentaires, des regards sur l’assiette, le corps, les habitudes de votre proche. Même des remarques parfois bienveillantes peuvent être mal reçues. C’est souvent très compliqué de savoir quoi dire et quoi faire pour ne pas blesser un malade, c’est sûr. Vous faîtes de votre mieux. Ce conseil est à adapter en fonction de chaque malade et de votre lien avec lui. Quelques exemples de phrases à ne pas dire :
- Article de No rain, no flower : « Les choses que vous ne devez absolument pas dire à une personne souffrant d’un trouble alimentaire » https://norainnoflower.com/phrases-pas-dire-tca/
- « Ça te va bien (aussi) ces kilos en moins » : STOOOOOOPPPPP
- « Tu vas manger ça ? Je croyais que tu faisais attention ? » Cette phrase peut provoquer un sentiment de culpabilité pour avoir envie de manger cet aliment. La personne pourrait de ce fait refuser de manger l’aliment, ou par la suite le bannir de son alimentation par peur de « mal faire » car d’après votre remarque l’aliment serait malsain.
- « J’aimerais tellement réussir à résister comme toi ! » Les restrictions sont des comportements qui reflètent une alimentation troublée, une maladie. Le malade peut penser que son comportement est normal et sain, qu’il faut qu’il continue à restreindre son alimentation. Sauf que ces comportements sont destructeurs. Non ce n’est pas normal de se restreindre.
- « Tout le monde fait ce genre de crise ! » après que votre proche vous ait avoué faire des crises d’hyperphagie ou de boulimie. Une crise de boulimie ce n’est pas « trop manger » comme ça peut arriver après un repas entre amis ou en famille, ou même lorsqu’on est tout seul et qu’on a envie de manger beaucoup en se faisant plaisir. C’est complètement différent. Une crise d’hyperphagie est une envie impulsive, désagréable, sans aucun plaisir, incontrôlable de manger très rapidement en très grande quantité. Une crise induit ensuite un sentiment de honte et de culpabilité parfois suivi d’une purge ou d’une restriction.
- « Tu es mince et belle/beau toi ! » La minceur est ici perçue comme un signe de beauté validé par l’entourage. La minceur ne veut pas dire bonheur et santé alors que ces deux choses sont beaucoup plus importantes que la beauté et l’apparence. Cette remarque conforte la personne dans l’idée qu’il faut qu’elle reste maigre pour être belle et plaire. Il serait mieux de la complimenter sur un autre aspect de sa personnalité.
- « Je n’ai pas mangé ce matin / aujourd’hui / hier soir / … » Cette phrase peut provoquer de la honte et de la culpabilité d’avoir mangé alors que vous n’avez pas mangé. A la place vous pourriez dire que vous avez très faim et que vous voudriez faire le plein d’énergie avec votre proche.
- « Je n’ai pas faim, je ne vais pas manger grand-chose. » Cette phrase peut engendrer de la culpabilité, de la honte de devoir manger ou de vouloir manger, une forte comparaison, … Dans le cas où le malade suit un plan alimentaire et qu’il ne ressent pas des sensations de faim et de satiété correctes, le malade pourra avoir dans ce cas des questions dans sa tête du type : « Pourquoi moi je ne ressens pas mes sensations de faim et de satiété ? »
- « Pour guérir, tu n’as qu’à manger » : Si la personne malade n’arrive pas à se sortir de la souffrance d’un TCA, c’est qu’elle est prisonnière de son trouble et qu’il n’y a pas uniquement l’aspect alimentaire qui rentre en jeu. Si c’était aussi simple que juste manger, il n’y aurait pas autant de personne malade et ça serait beaucoup plus simple de guérir.
- Chez certains malades, même la remarque « Oh, tu as vraiment l’air d’aller mieux ! » peut être perçue ainsi : « Oh, tu as pris du poids ! » et de ce fait engendrer des comportements restrictifs ou de purge, un mauvais jugement sur son corps, des pensées obsédantes, …
- Dans la même veine, les phrases pour féliciter verbalement des petites victoires sont à éviter : « C’est bien tu as bien mangé » « Super, tu n’as pas fait de sport, tu n’as pas vomi, tu n’as pas … » qui sont synonymes pour la maladie de « Nickel, tu vas t’engraisser, grossir, … » « Tu n’as pas un mode de vie sain car tu n’as pas fait de sport ». A la place, tu peux exprimé le fait que tu as été content de passer ce moment avec la personne.
- « Il faut juste que tu déstresses » : Quand on souffre de trouble anxieux, cette phrase ne résonne même pas à l’intérieur de nous car on ne sait même plus ce que ça fait que d’être déstressé et on ne sait plus quoi faire pour déstresser.
- « Secoue-toi et ça va passer » : quand on souffre d’un TCA, d’une dépression cela ne se passe pas comme ça. Ce n’est pas de la faute du malade. Pour déculpabiliser la personne souffrante, vous pouvez lui dire qu’elle fait de son mieux, que ce n’est pas de sa faute, qu’elle doit continuer d’essayer de comprendre ce qui lui arrive. Vous pouvez aussi répéter que c’est sûr que ça ira mieux, qu’elle va guérir !
- Arrêter le plus possible les commentaires sur la nourriture ou le corps en présence de la personne malade. Un rien pour vous peut être un déclencheur.
- Toucher la personne sans son accord. Le rapport au corps étant compliqué, le toucher peut-être désagréable. Cela dépend de la personne malade, du moment, du contexte, de la relation que vous entretenez avec votre proche, …
- Souvent, il ne sert à rien de forcer. Vous pouvez essayer de rassurer ou essayer de convaincre.
- Ne pas juger
- Ne pas faire culpabiliser la personne malade. Ne pas minimiser non plus ces souffrances. Surtout que ce qu’elle vous dit est souvent une minimisation de la souffrance endurée car la honte et la peur de prendre sa place, la peur de déranger l’autre peut être forte chez une personne souffrant de TCA.
- Ne pas forcer la personne à finir son assiette. Essayer plutôt de discuter avec elle de ce qui la pousse à ne pas finir. Parfois, ce sont de bonnes raisons, parfois non. Discuter est dans tous les cas une bonne solution.
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