Les TCA sont des perturbations de la relation à l'alimentation. Ce sont des maladies mentales qui ont des similarités avec les comportements addictifs.
Ce ne sont absolument pas des caprices, des choix ou des manques de volonté !
Ces troubles peuvent concerner tout le monde : les femmes et les hommes, sans distinction de poids (pas besoin par exemple d’être extrêmement maigre pour souffrir d’anorexie, tout comme il n’y a pas besoin d’être gros pour souffrir d’hyperphagie), sans distinction d’origine, sans distinction d’âge (les jeunes enfants sont par exemple de plus en plus touchés), sans distinction de situation sociale, … Les personnes qui ne se sentent pas malades ou qui ne sont pas prises au sérieux sont pourtant parfois malades. Il ne faut pas oublier que les TCA sont souvent des maladies invisibles aux yeux des autres.
Le rapport à l’alimentation, au corps et à la dépense énergétique est hyper mentalisé, devient une obsession, plus rien n’est instinctif. Il y a un besoin de contrôle énorme et une rigidité excessive alors que c’est pourtant un besoin vital qui se régule de lui-même normalement. Ce besoin de contrôle est souvent en vue de diminuer un sentiment d’insécurité. De nombreuses peurs régissent les comportements des personnes souffrantes, comme la peur de grossir, de prendre du poids, de trop manger, de manger mal, la peur de devenir flasque, la peur de déplaire, la peur de ne pas se plaire, la peur de faire mal les choses ... Chaque changement dans les habitudes devient une source de stress et d’angoisse. Le sentiment de culpabilité est très fort.
Les TCA induisent tristesse, souffrances, honte. La fatigue mentale, en plus de la fatigue physique est très forte car la voix du trouble alimentaire est un véritable démon, toujours présent. La personne malade n’a pas de moment de répit, la voix ne s’arrête jamais.
A certains moments, il peut arriver que la maladie soit si forte que ce n’est plus la personne malade qui s’exprime, qui agit, qui se met en colère, qui se renferme, qui ment, … mais le trouble qui prend le dessus et qui guide la personne, ses choix et ses actions. Cela peut être dur à comprendre en tant que proche mais c’est une réalité qu’il faut accepter. Cela peut être aussi très compliqué à vivre et culpabilisant pour le malade qui se rend compte de ce que la maladie lui fait faire contre son gré.
Les TCA sont tous basés sur des restrictions alimentaires (voir dans les articles suivants). Il peut y avoir aussi (souvent) des comportements compensatoires. Pour autant, souffrir de TCA ne signifie pas ne pas aimer manger, ne pas aimer cuisiner, ne pas avoir faim …
Chez certains malades, il peut y avoir des compulsions alimentaires ou des crises d’hyperphagie. Les crises d’hyperphagie sont des envies irrésistibles de manger des quantités très importantes dans un temps plutôt court, sans plaisir, avec un sentiment de perte de contrôle et sans nécessité sur le plan nutritionnel. Elles sont suivies d’une grande culpabilité, de honte, de tristesse, … Le cerveau se met en pause car il faut assouvir cette pulsion. Les personnes peuvent manger « tout ce qui leur passe sous la main ». Ce qui est mangé n’est pas forcément choisi car manger relève de l’urgence. Elles sont causées par les restrictions physiques ou mentales passées ou présentes. Les comportements compensatoires et les restrictions suivants les crises d’hyperphagie entraînent une nouvelle crise d’hyperphagie etc. (cercle vicieux)
Même si la voix de la maladie est présente en permanence dans la tête du malade et que la maladie prend parfois le dessus sur la personne et sa volonté, la personne malade ne doit pas être définie par sa maladie. Une personne souffrant d’anorexie N’EST PAS anorexique, elle est seulement atteinte par cette maladie, elle en souffre (lire l’article « souffrir de mais pas être »). On définit une personne par son caractère, ses rêves, les expériences qu’elle a faites, ses qualités, ses défauts, ses talents, ses passions, …
Les personnes malades ne se rendent pas toujours compte qu’ils ont une maladie, qu’ils réagissent comme-ci ou comme-ça, qu’ils ont ce type de comportement anormal, qu’ils ont ce type de pensées, … Ce n’est pas forcément de leur faute car un cerveau dénutri réfléchi moins bien et est moins en capacité de prendre du recul sur la situation. Il y a aussi un phénomène de déni chez de nombreux malades.
Les malades ne savent parfois même plus comment manger, comment bien manger selon leurs besoins car ils ont désappris à leur corps et à leur tête à manger normalement. Les malades ne savent plus du tout quelle quantité ils ont besoin, de quoi ils ont besoin, de quoi ils ont envie, ce qui leur fait plaisir ... Le corps aussi désapprend à digérer et à utiliser la nourriture donc il peut y avoir des violents maux de ventre, rapidement la sensation de plein voir de trop plein dès que la prise alimentaire commence, pas de sensation de faim, une digestion lente, ...
Le manque d’envies et de sensations corporelles est valable pour le côté alimentaire mais aussi dans la vie en général. Le.a malade ne sait même plus ce qui lui ferait plaisir, ce dont on il a besoin ou envie.
Il y a plusieurs troubles TCA nommés et reconnus par la médecine du moment. Mais beaucoup de recherches restent à faire, beaucoup de choses sont encore à comprendre. Il y a par exemple l’anorexie mentale, la boulimie, l’hyperphagie, l’orthorexie, la bigorexie, l’alcoolorexie, la maladie de PICA et d'autres. On dissocie souvent les différents types de TCA pourtant, ils peuvent être liés aux mêmes peurs, engendrer des comportements semblables, ... De plus, il y a parfois des associations de plusieurs troubles chez un même malade, par alternance de phases plus ou moins longues ou par combinaison. Enfin, chaque malade de TCA est différent et lui poser une étiquette peut être réducteur, il est donc important de discuter avec chaque malade.
- Youtube:
- « Cindy Gagnol – A t'on raison de vouloir contrôler notre alimentation ? #52 »
- « Cindy Gagnol – Prenez vous du plaisir à manger ? #55 »
- « Cindy Gagnol – La différence entre s'écouter et être raisonnable #139 »
- « Cindy Gagnol – Qu'est ce qu'un TCA ? #169 »
- Podcast :
- « La tête chocolat - L'impact du stress sur notre comportement alimentaire »
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