Guérir le côté alimentaire

Dans un parcours de guérison, l’aspect alimentaire n’est pas le seul point à traiter. Il faut se faire aider aussi sur la relation au corps et aux autres, sur la confiance en soi, le perfectionnisme, …

Au niveau alimentaire, la guérison nécessite souvent, généralement, de passer par différentes étapes. La plupart du temps, cela se passe comme résumé dans ce podcast : « La Boite à Biscuits – Je me lance dans l’AI : oui mais je fais quoi ? » (AI signifie Alimentation Intuitive). Pour te renseigner sur l’Alimentation Intuitive, tu peux aussi aller voir l’article de ce site sur l’Alimentation Intuitive.

Pour guérir de tous les troubles du comportement alimentaire, il est primordial de se détacher de la balance et du bodychecking, de retrouver des repas réguliers et avec des quantités et des apports adaptés à vos besoins et à vos envies. La régularité va rassurer votre corps, il aura enfin confiance en vous et sortira de son état de famine, de détresse, d’alerte.

Il est important de se faire suivre par des médecins pendant le parcours de guérison. Ecoutez et faites confiance en les diététiciens et nutritionnistes qui vous accompagnent. Ils savent mieux que vous ce qui est bon pour votre corps, ce dont votre corps a besoin pour guérir surtout au début de la renutrition. Un jour, vous saurez par vous-même car les professionnels de santé vous auront bien accompagnés et que sans le TCA, sans les peurs dans la tête et sans les habitudes destructrices, vous comprendrez mieux votre corps, vos besoins et vos envies. Votre corps saura également mieux vous indiquer ses besoins. Les professionnels de santé vous éviteront aussi de mal vous renourrir. Ils sauront vous guider.

Pendant la guérison, il est possible de lâcher prise d'un coup, de s'autoriser d'un coup à remanger de tout et dans les quantités que vous voulez, de lâcher complètement la restriction. Mais il est aussi possible de tester de nouveaux aliments, de faire des nouvelles expériences régulièrement, d’augmenter les quantités progressivement (comme le métabolisme de base de votre corps augmente au fil de la guérison, les quantités nécessaires à votre bonne santé doivent augmenter. En plus, augmenter les apports, c’est se donner plus d’énergie et de lucidité pour combattre les pensées de la maladie et améliorer son moral). Les deux techniques sont bonnes. Cela dépend de chaque malade, de ses possibilités et de son trouble.

Sachez que, lors de la guérison, vous ne passerez pas directement d’une alimentation troublée à une alimentation normale. Après un TCA, le corps doit réapprendre à se nourrir. On peut avoir envie de sucre, de manger beaucoup, de choses grasses, d’aliment plaisir, on peut vouloir tester pleins de goûts différents, … Il faut respecter toutes ces envies. Tous les aliments doivent être autorisés car aucun n’est bon ou mal. Il faut faire des expériences aussi. Lorsqu’on mange de tout, que tout est autorisé, sans jugement, sans culpabilité, les envies alimentaires se diversifient. Tout se régule avec le temps. Au début du lâcher prise, peut-être qu’on va manger souvent des pizzas et des cookies (c’est ok !), qu’on va avoir envie de choses que l’on s’interdisait auparavant. Mais petit à petit, les envies vont s’orienter parfois vers des fruits et légumes, parfois vers des laitages, parfois vers des viennoiseries, parfois des œufs au plat, … L’équilibre alimentaire se rétablira automatiquement et vous mangerez de tout dans les proportions qui vous conviendront.

En tout cas, sachez que pendant la guérison, il n’est pas toujours possible de faire confiance en sa faim physique, en ses signaux corporels. Au début, vous pouvez vous fier aux horaires et à ce que vous disent les professionnels de santé. Faîtes également confiance en votre faim mentale (les envies de manger, les pensées vers le prochain repas ou vers la nourriture, …). Il est parfois nécessaire de manger « avec sa tête » au début, et c’est normal, ça fait partie du processus (podcast à écouter : « La Boîte à Biscuits - Manger avec sa tête »). Ça peut être difficile et frustrant mais c’est nécessaire et ce n’est qu’une étape. Les signaux corporels, la lucidité alimentaire reviendront plus tard et vous saurez les écouter. Vous pouvez lire sur le sujet de l’évolution des sensations alimentaires en guérison l’article consacré dans le dossier « Guérison ».

Pour savoir si vous mangez assez, fiez-vous à votre santé et à votre progression constaté par les médecins ainsi qu’à vos sensations corporelles.

 

Quelques pistes en plus :

  • Lors des repas suivant une compulsion ou une crise, il est bien, il est très conseillé de continuer de suivre le plan alimentaire ou de manger les portions indiquées pour vous par les professionnels de santé. La restriction entraîne les compulsions. Alors, si vous vous restreignez, les compulsions vont surement continuer. Pour rompre le cercle vicieux et que, par la suite, l’alimentation s’apaise, il faut essayer de faire comme s’il n’y avait pas eu de compulsion même si cela peut être difficile.
  • Même après ou avant un plus gros repas, continuer de suivre les conseils des professionnels nutritionnistes et diététiciens. Et rappelez-vous que l’équilibre alimentaire ne se fait pas sur un repas ni même une journée.
  • Pour arrêter d’être obsédé par les calories, tu peux faire le tri sur les réseaux sociaux et dans tes applications (enlever les comptages de calories, les comptage de pas, les vérifications nutritionnelles, …), arrêter de parler de « calories » (utiliser les mots « énergie », « nutriments », « plaisir », « aliments »), acheter en vrac (des petits biscuits par exemple, des mélanges de céréales, d’oléagineux ou de fruits secs, …), arrêter de peser les aliments (tu peux commencer par exemple en comptant les cuillères à soupe éventuellement pour te rassurer avant bien sûr de te détacher de cette manière de compter aussi, le corps n’a pas besoin de la même quantité d’énergie tous les jours et en plus ce n’est pas une bouchée en plus ou en moins qui va faire une différence, en tenant des comptes les vrais besoins et les sensations sont ignorées), avoir un accompagnement psy, et un accompagnement sur le plan nutritionnel, laisser d’autres personnes cuisiner ou aller au restaurant, prendre des aliments en vrac (comme des gâteaux, des mélanges de féculent, des mélanges de légumes, des céréales, …), se challenger en mangeant des nouvelles choses sans regarder les étiquettes, …
  • Dans certains cas, manger avec sa tête. Au début de la guérison, c’est parfois un passage obligatoire car les signaux corporels ne sont plus fiables, voir même absents. Pour comprendre et se rassurer, le podcast « La Boîte à Biscuits - Manger avec sa tête » est très bien fait.
  • Quand on est dénutri, il peut être intéressant de suivre un plan alimentaire défini avec le médecin. Cela ne convient pas à tout le monde et il faut en discuter avec les thérapeutes.
  • Des compléments alimentaires peuvent être prescrits. Ne pas les refuser. Choisir un goût et une forme qui vous convient (biscuits, crème dessert, boisson fruitée ou lactée, goût neutre, …).
  • Pour éviter les désagréments digestifs, manger moins de légumes et de fruits (c’est provisoire mais les professionnels vous aideront pour ça) et faire des collations, fractionner les repas. Détendre le ventre, le masser dans le sens des aiguilles d’une montre, faire des exercices de respiration pour enlever le stress, essayez de vous soulager avec des produits à base de plantes. Référez-vous au dossier « Aide en guérison », document « Aide : Digestion ».
  • Faire de jolies assiettes.
  • Essayer de rajouter des sauces, des épices, des herbes, … pour donner plus de goût à vos plats et vous redonner le plaisir de manger. C’est une étape. Après, il faudra apaiser son rapport avec tous les aliments et surtout tous ceux qui vous apportent du plaisir. Aucun aliment n’est mauvais.
  • Manger en appréciant le goût, l’odeur, la texture, en se concentrant sur le plaisir et éventuellement sur la personne avec qui vous êtes. Manger en pleine conscience, aussi appelé Mindful Eating. Vous pouvez même noter après sur un carnet vos ressentis, vos impressions, vos émotions, vos pensées.
  • Retrouver une durée de repas normale. Parfois quand on souffre de TCA, on peut avoir tendance à manger très vite ou au contraire très lentement.
  • Se challenger à manger certains plats, vos aliments interdits, certaines choses qui vous font peur, certaines choses que vous aimiez avant la maladie, même si au début vous devez vous forcer un peu. Aussi, si le goût vous a plu, il est nécessaire de retenter de manger de cet aliment pour que les peurs associées disparaissent. Je ne mangeais pas certains plats que faisaient mes parents. Un jour, je me suis dit que c'était la maladie qui m'en empêchait, des personnes normales ne s'en priveraient pas. Alors, j'ai arrêté de me préparer une assiette spéciale pour éviter les « fearfood » et j'ai fait comme tout le monde. Et l’envie d’en manger est revenue, l’envie de goûter de nouvelles saveurs avec, la curiosité alimentaire. Vous pouvez lister vos aliments interdits pour mieux pouvoir les tester (document « A compléter : Fearfood »). Donnez une raison à ces interdits. Cette raison n’est souvent pas fondée.
  • Se donner la permission de manger sans condition, sans jugement, se challenger, … Vous pouvez tout essayer ! Alors osez !
  • Avoir toujours sur soi des gâteaux, des fruits secs, des oléagineux, des chocolats, … au cas où vous ayez faim ou envie lors d’une sortie.
  • Manger dans de plus grands contenants.
  • Profiter des promotions pour diversifier la liste de course.
  • Avoir du choix dans les placards pour stimuler l'envie de manger.
  • Accepter le plus possible les imprévus.
  • Honorer et comprendre ses émotions sans la nourriture (la création et l’écriture peuvent aider)

 

Voici d’autres ressources pour t’aider :

  • Podcast
    • « Savoure la vie - #9 – Sortir de la restriction alimentaire »
    • « Savoure la vie - #2 – Faire la paix avec la nourriture – avec Selon Raphaël »
    • « Reset ton assiette – Les repas, et leurs horaires : comment être plus flexible ? »
    • « Encore un pas - Le "Mindful Eating" ou manger en pleine conscience pour sortir des compulsions alimentaires »
    • « Miroir miroir – Faire la paix avec son assiette »
    • « La Boite à Biscuits - #2 Ces 5 choses à arrêter pour améliorer ta relation à la nourriture »
    • « La Boite à Biscuits - #17 AI – principe 2 : honorer sa faim »
    • « La Boite à Biscuits - #18 AI – principe 3 : la permission inconditionnelle de manger »
    • « La Boite à Biscuits - #20 AI – principe 5 : observer sa satiété »
    • « La Boite à Biscuits - #21 AI – principe 6 : découvrir la satisfaction »
    • « La Boite à Biscuits - #21 AI – principe 7 : honorer ses émotions sans la nourriture »
    • « La Boite à Biscuits - #40 Comment lâcher prise par rapport à son alimentation »
    • « Osez changer – 07. 4 pistes pour commencer à avoir une relation sereine avec son alimentation… Et son corps ! »
    • « Osez changer – 13. Alimentation et corps :  ce que j’aurais aimé savoir plus tôt »

 

  • Article internet
    • « Feeleat - L’importance des matières grasses dans notre alimentation »
    • « Feeleat – Comment savoir si je mange suffisamment ? »

 

  • Vidéo YouTube
    • « Flamendra - 4 conseils pour sortir de la RESTRICTION alimentaire »
    • « Cindy Gagnol - Comment éviter la frustration alimentaire ? »
    • « Cindy Gagnol - Pouvez-vous tout le temps avoir envie de manger le même aliment? #12 »
    • « Cindy Gagnol - Manger selon sa faim »
    • « Cindy Gagnol - Réapprendre à manger »
    • « Cindy Gagnol - Vous devez sortir de vos règles alimentaires #33 »
    • « Cindy Gagnol - Retrouvez enfin une alimentation intuitive #38 »
    • « Cindy Gagnol - Manger avant d'aller se coucher fait-il grossir ? #363 »
    • « Cindy Gagnol - Comment éviter la frustration alimentaire ? »

 

 

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Date de dernière mise à jour : 08/09/2023

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